Nouvelles salles "Art déco" et "Art nouveau" au MRAH : des œuvres exceptionnelles
Désormais, les amateurs d’Art nouveau et d’Art déco belges doivent compléter la visite de bâtiments par les intérieurs que présentent les nouvelles salles du Musée Art & Histoire, Parc du Cinquantenaire, à Bruxelles. Ils découvriront, sur 1 200 m2, des œuvres de haute qualité, exposées en partie pour la première fois. Chaque objet, soigneusement documenté, est situé dans son époque de manière à souligner sa valeur artistique et historique.
L’Art nouveau
Né en 1893, l’Art nouveau constitue la première véritable expression d’un style propre aux artistes belges, même si l’appellation vient de la galerie parisienne du même nom, ouverte fin 1895. De remarquables notices explicatives et des photographies d’archives placent les œuvres dans leur cadre historique, en dialogue avec leurs contextes sociaux et économiques, les grandes expositions de l’époque et les relations existant entre commanditaires et artistes.
Nous rencontrons entre autres Paul Hankar, architecte, Henry van de Velde (Une paire de chandeliers, bronze argenté), Victor Horta (Fauteuil de bureau, cuir blanc, ébénisterie), Charles Van der Stappen (Sphinx mystérieux, ivoire, argent, onyx), Gustave Serrurier-Bovy (Demi-canapé modèle Campagne, acajou, textile), Pierre Braecke (Vers l’Infini, ivoire, bronze, bois).
Attire le regard l’impressionnante (4,90 m x 8,85 m x 4,70 m) recons-titution du Jardin d’hiver de la maison Cousin (Victor Horta), au sol en mosaïques, au plafond et à la double porte d’entrée ornés de magnifiques vitraux, aux murs habillés d’élégantes boiseries et d’une cheminée de marbre.
L’Art déco
Né en France vers 1910, en réaction à l’Art nouveau, jugé trop élitiste et complexe, l’Art déco domine durant l’entre-deux-guerres.
Composition décorative avec un oiseau – Gabrielle Montald-Canivet (1867-1942), 1929 Gouache sur papier, fond d’or 64,5 cm – Acquis 1982 Inv. 2018-0018
Sphinx mystérieux – Charles Van der Stappen (1843-1910), 1897 Ivoire, argent, onyx, bronze 56,5 cm + 18 cm – Achat 1897 Inv. Sc. 73
Daphné – Isidore de Rudder (1855-1943), Céramique d’Art Vermeren-Coché, ca. 1895 Biscuit, partiellement émaillé 38 cm – Inv. CR.583
Les créations belges, de l’ensemblier Philippe Wolfers notamment, se distinguent par leur grande qualité. Elles brillent à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, à Paris, en 1925. À l’entrée du pavillon belge, conçu par Victor Horta, trône l’imposante statue, symbole d’espoir après la Première Guerre mondiale, L’art décoratif de Pierre Braecke, couronnée du Grand Prix par le jury international, redécouverte récemment dans l’atelier de moulage du musée.
Coupe – Léon Ledru (1855-1926), Les Cristalleries du Val-Saint-Lam-bert, 1897 – Cristal triplé et taillé – 16,5 cm – Achat 1977 Inv. VE.186
Chaise et fauteuil – Georges Hobé (1854-1936), ca. 1902 Chêne et cuir – 88 cm + 79 cm Donation Franchomme & Cie Inv. M.31A &B
Paire de chandeliers – Henry van de Velde (1863-1957), 1898-1899 Bronze argenté – 58,5 cm Achat 1900 Inv. 6868-6869
Pour rester à la pointe, il faut repenser l’enseignement artistique, ce qui se concrétise par la création de l’école d’art La Cambre/Ter Kameren, placée sous la direction du visionnaire Henry van de Velde.
Diane chasseresse Marcel Wolfers (1886-1976), 1931 Laque sur bronze et bois 127 cm x 36 cm x 52 cm Inv. D2017.023.021
L’exposition, chronologique, met en valeur Albert Van huffel, le Val-Saint-Lambert, les frères De Coene et Marcel-Louis Baugniet. Une sculpture iconique, Diane chasseresse, spectaculaire, en bronze laqué polychrome, signée Marcel Wolfers, clôt le parcours.
Les Arts décoratifs du XIXe siècle
Une nouvelle salle préalable. L’évolution des styles artistiques accompagne les transformations de la société (urbanisation, essor de la bourgeoisie, mécanisation, hygiène, éclairage, loisirs, mode…). Les objets doivent allier l’utile au beau.
Rafraîchissoir – Jean-Baptiste Claude Odiot, Paris – 1798-1809 – Argent doré – 23 cm D2022.002.005 (Coll. Fondation Roi Baudouin, Fonds Comte Thierry de Looz-Corswarem)
Paire de vases ornés d’une vue de l’Hôtel de ville de Bruxelles et de la porte Guillaume – Frédéric Faber (d’après une lithographie de Jean-Baptiste Madou), Bruxelles – ca. 1823 – Porcelaine dure 31,5 cm – I.A.8551A-B (acquise en 1950)
Panneau représentant une mère tenant son enfant – Atelier de Jean-Baptiste Capronnier, Bruxelles (d’après des dessins de François-Joseph Navez), 1838 – Vitrail – 64,5 cm Vi1, Vi2 (acquis en 1964)
Le style néoclassique, Directoire, Consulat, Empire, offre du mobilier comme le salon dit « de Waterloo » et des objets d’usage luxueux. Le style Restauration, plus léger, s’illustre dans la porcelaine de Bruxelles, très recherchée, et dans la cristallerie de Vonêche, ancêtre du Val-Saint-Lambert et de Baccarat. Puis, le néogothique est adopté par les milieux catholiques (églises, écoles), les gares, les bureaux de poste, les châteaux et les habitations. La Belgique devient une référence à l’échelle européenne. L’Art nouveau commence à poindre. Un patrimoine exceptionnel, exposé ou restauré grâce au Fonds Baillet Latour, à TotalEnergies Foundation, à la Fondation Roi Baudouin, aux Amis des MRAH et à de nombreux mécènes privés.
À voir au Musée Art & Histoire, 10 Parc du Cinquantenaire à Bruxelles.
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