Toute l'histoire
L'historique
Dès le mois de décembre 1988, sous la houlette de Michel Dandoy, est mis en place un Comité provisoire chargé de rédiger les statuts de la future ASBL, d’organiser un programme d’activités et de solliciter une reconnaissance des pouvoirs publics en vue de recevoir des subsides. Le 1er juin 1989, l’Association Culturelle de Dilbeek (ACD) est créée officiellement et ses statuts paraissent aux Annexes du Moniteur Belge du 21 septembre 1989. L’Association compte alors 11 membres.
Pour solenniser cette création, une première conférence-débat est organisée le 9 juin 1989 dans les locaux de l’hôpital Erasme, situé à Anderlecht en Région bruxelloise, à 500 mètres de la frontière avec Dilbeek où la location d’une salle aurait été impossible. Le sénateur H. Hasquin et le Commissaire général aux relations internationales de la Communauté française, Monsieur Roger Dehaybe, aussi Président de l’Agence de Coopération culturelle et technique (aujourd’hui Organisation internationale de la Francophonie) évoquent devant une quarantaine d’auditeurs, "Le monde de la francophonie et la francophonie dans le monde".
Dans son discours d’introduction à la conférence, le président lance un appel à la vigilance : « … Deux raisons majeures ont incité quelques personnes venues d’horizons différents à promouvoir les intérêts culturels de la minorité francophone de Dilbeek. D’abord, la fierté d’appartenir à une vaste communauté répandue à travers le monde entier et qui utilise une langue dont le rayonnement est universel, une langue qui a un riche passé, un présent et un avenir prometteurs, si nous le voulons. Une langue dans laquelle se sont exprimés et s’expriment des poètes, des philosophes, des juristes, des historiens, des savants, des journalistes, des médecins, des professeurs et des millions d’êtres humains qui partagent une culture commune. Ensuite il y a la prise de conscience que cette communauté francophone est minoritaire dans le monde et minoritaire dans notre commune. Comme toute minorité cependant, nous avons des droits et des devoirs ; nous sommes redevables du rayonnement et de la défense de notre culture et de notre identité. Or cette identité est aujourd’hui menacée… Nous adressons un appel aux 120.000 francophones de la Périphérie et aux 85 % de francophones à Bruxelles pour qu’ils soient solidaires de notre entêtement à faire valoir nos droits légitimes, sous peine de voir bientôt se déchirer le cordon sanitaire autour de Bruxelles et demain, la capitale même tomber comme un fruit mûr aux mains d’extrémistes intolérants, car, au-delà de nous, c’est Bruxelles que certains envisagent de dominer. Nous voulons de manière ferme et décidée nous faire respecter, faire accepter nos libertés fondamentales qui sont le droit de se réunir, de s’associer, d’écrire, de parler et de communiquer librement en français. Pour terminer, deux citations qui doivent nous faire réfléchir à notre militantisme francophone de demain : " N’ayez d’intolérance que vis-à-vis de l’intolérance " - Hippolyte Taine (1828 – 1893) " Il n’y a qu’un pas du fanatisme à la barbarie " - Denis Diderot (1713 – 1784).
Des activités sont rapidement organisées : en octobre 89, visite du Musée de la Bière et de quelques quartiers de Bruxelles ; en novembre, dans le cadre d’Europalia-Japon, les membres sont invités au spectacle de marionnettes japonaises et en décembre est visionné un film-vidéo sur le Sri Lanka. Des articles sont publiés dans Le Vif, la Dernière Heure ; des félicitations et des encouragements nous parviennent de diverses personnalités dont la Présidente du Conseil de la Communauté française de l’époque, Madame Antoinette Spaak. Un premier subside de démarrage de 10.000 FB est octroyé par le Centre de Rayonnement de la Communauté française. L’ASBL dispose de son papier à en-tête, des cartes de membre sont imprimées. Si en 1989, 4 manifestations avaient été organisées, en 1990, 178 personnes au total participeront à 8 activités. Parmi celles-ci, relevons une visite guidée du Musée de la BD ; un spectacle au Théâtre de Toone ; un récital-concert avec la Chorale Protestante de Bruxelles ; un week-end à Paris ; le visionnage d’un film burkinabé ; une visite en car de « Bruxelles des Années Trente »… L’Association était bien lancée et allait adopter sa vitesse de croisière, toujours en légère progression.