Faites comme moi, amis lecteurs, allez admirer ces œuvres… elles vous parleront, j’en suis sûr.
Une autre église tout près d’ici à Onze-Lieve-Vrouw-Lombeek, dans l’entité de Roosdaal, cache bien soigneusement une copie remarquable, due au ciseau de notre artiste, de la Vierge à l’enfant exposée dans l’église, copie qui est portée à bout de bras lors de la procession votive annuelle dans les rues du village.
Jean Albert est donc né au pied des douves du château de Bouillon en 1931. Son papa, lui-même sculpteur, l’initia très tôt au travail du bois et lui transmit le virus, avant de partir en captivité en Allemagne pour cinq longues années. Après ses études techniques secondaires – option Bois, spécialisation sculpture ornementale – à l’Institut Saint-Jean-Berchmans de Liège, complétées plus tard par 9 années d’études (dessin et travail de la pierre) en cours du soir, dans les Académies des Beaux-Arts de Malines, de Bruxelles et d’Anderlecht, il commença sa carrière chez deux fabricants de meubles, d’abord à Malines, puis à Bruxelles, où il mit en pratique sa formation de sculpteur ornemaniste et de copiste de meubles de style. Il fut bientôt engagé par l’antiquaire Costerman, l’un des plus réputés de la place de Bruxelles, chez qui il exerça ses talents de restaurateur-sculpteur jusqu’en 1959, avant de s’installer à son compte. Ses anciens professeurs aussi bien de l’école de Liège, que ceux de la Hogere Rijkschool voor Beeldende Kunsten d’Anderlecht l’ont sollicité pendant de nombreuses années pour faire partie des jurys de fin d’études. Lui-même n’a pas hésité à accueillir régulièrement dans son atelier de jeunes aspirants sculpteurs auxquels il put transmettre un peu de son art.
Il me fallait quand même encore en savoir un peu plus sur Jean et surtout sur ses œuvres. Il accepta bien vite de nous rencontrer Ginette et moi et de parcourir avec nous le chemin de sa vie de sculpteur, jalonné, comme on va le voir, de tant de beaux ouvrages en bois, de beaux dessins, de portraits, d’esquisses, de magnifiques et imposants blocs de pierre taillés dans la masse à coups de patients coups de ciseaux.
Dès l’entrée de sa demeure dilbeekoise, qu’il occupe depuis bien longtemps avec son épouse d’origine west-flandrienne, Marie-Jeanne, nous pénétrons dans une véritable petite galerie d’art : un cadre de miroir en merisier sculpté de motifs végétaux, une console délicatement ajourée supportant une très belle horloge aux détails finement ouvragés, accompagnés d’œuvres plus récentes, en pierre et en bois rare, résolument abstraites.