Patrimoine Dilbeekois

Le château de Viron

Le château de Viron

On trouve pour la première fois mention du site où est établi le village de Dilbeek actuel dans des documents historiques datés de 1075, sous le nom « Dedelbeccha » qui est une contraction du mot Didilone, un hydronyme d’origine préhistorique, et de « baki » qui signifie « beek », c’est-à-dire ruisseau.

Le château de Viron fut construit en 1862 dans le style néo-Tudor anglais par l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar(*), figure de proue de l’éclectisme(**), pour Théodore de Viron (1823-1882), sur l’emplacement d’un château médiéval, dit château de Sainte-Alène, qu’il venait de faire raser et dont il ne subsiste aujourd’hui que la tour nord, la « Alenatoren » (Tour d’Alène), où, selon la légende, se retirait Sainte Alène pour prier.
En 1923, Frantz de Viron vend le château à la commune de Dilbeek qui y installe son administration communale dès 1926.

En empruntant la chaussée de Ninove en vue de Dilbeek, comment ne pas évoquer un château des Mille et une Nuits – digne d’être le symbole d’un nouveau parc Disney – lorsque l’on découvre pour la première fois cet édifice imposant dans une échancrure du paysage, avec en avant-plan l’église Sint-Ambrosius, tout droit sortie d’un tableau de Bruegel ? Y rencontrerait-on Cendrillon ? Que nenni !

Plus prosaïquement, ce bâtiment a accueilli pendant quelques décennies les services administratifs de notre commune avant qu’ils n’émigrent, pour la plupart, dans les bâtiments magnifiquement restaurés de l’ancienne laiterie, de Heetveldelaan 4, dénommés « De Kasteelhoeve  » (La ferme du château).

 

Le château de Viron, avec ses lignes verticales dominantes, se distingue par son aspect de château de conte de fées. Les briques, la pierre bleue et le grès blanc accentuent le charme pittoresque de l’édifice.
Les quatre tours d’angles avec des toits distinctifs en forme de poire donnent au bâtiment un caractère impressionnant. Détail pittoresque : l’architecte a intégré dans le château l’ensemble du calendrier : 7 escaliers (jours), 52 portes (semaines), 12 tours (mois), 365 fenêtres (jours).

_________________
(*) On lui doit notamment le château d’Argenteuil, le château Calmeyn à Drogenbos, les Galeries royales Saint-Hubert à Bruxelles, le château du Vieux Sart de Corroy-le-Grand…
(**) L’éclectisme est une tendance en architecture qui consiste à mêler des éléments empruntés à différents styles ou époques de l’histoire de l’art et de l’architecture. Il se manifeste en Occident entre les années 1860 et la fin des années 1920. Ses principaux représentants en Belgique sont, entre autres, Joseph Poelaert (Palais de Justice de Bruxelles, Eglise Notre-Dame de Laeken…), Jean-Pierre Cluysenaar, Alphonse Balat (Serres royales de Laeken…) et aussi Joseph Jonas Dumont, concepteur de très nombreuses prisons en style néo-Tudor (Leuven, Verviers, Dinant, Charleroi, Saint-Gilles)…